1994
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Sorin PALIGA, « La divinité suprême des Thraco-Daces », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10.3406/dha.1994.2182
Parmi les quelque 160 théonymes attestés par les écrivains grecs et latins se rapportant à l'ensemble du monde thrace, un seul est mentionné pour les Thraces du Nord (Daces ou Gètes) graphie "Zalmoxis", "Zamolxis" et "Salmoxis". Une deuxième forme "Gebeleizis", ainsi que la probable graphie corrompue "Beleizis", est sans doute une épithète de la première forme et non pas une autre divinité comme certains spécialistes le pensent. Pour analyser de manière correcte l'essence de cette divinité thrace du Nord, il est nécessaire de comprendre tout d'abord l'essence de la religion des Daces, c'est à dire l'"aniconisme" (y compris l'"interdiction de l'écriture"), le rôle important de la "musique", la "résurrection cyclique" du dieu suprême, les rites liés à l'"immortalité" et à l'"initiation". Ce fait explique pourquoi les Daces mêmes ont senti la nécessité de certaines "explications d'export" pour l'usage et la compréhension des Grecs ; à partir de là c'est l'association "Zalmoxis-Pythagore" ou bien "Zalmoxis-zalmos" "fourrure" (selon une tradition grecque, Zalmoxis était l'esclave de Pythagore et il portait une fourrure d'ours). L'analyse comparative montre que la forme archaïque et originelle du théonyme était *"Samolcis" ou *"Samolcis", d'origine pré-indoeuropéenne. La même origine pré-ie, est attestée aussi par le caractère cyclique et chthonien du dieu. La graphie "Gebeleizis" (*"Zebeleizis", *"Gebeleizis"), une épithète de la divinité suprême, avait la signification de "brillant, lumineux" et l'épithète secondaire (ou forme corrompue) "Beleizis" signifiait "puissant" ; ces deux formes indiquent l'héritage indo-européen ultérieur.