1998
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Bernard Edelman, « L'office du juge et l'histoire », Droit et Société, ID : 10.3406/dreso.1998.1425
Le juge ne peut se prononcer sur l'histoire, sous peine de cautionner une « histoire officielle ». Il est tenu à un devoir de neutralité qui constitue son « office ». Tout au plus peut-il juger la méthode qu'un historien utilise. Dès lors, le jugement sur l'histoire se résout à la seule question de savoir ce qu'est une « bonne » méthode. C'est, diront les tribunaux, la méthode du débat contradictoire, ce qui exclut tout aussi bien l'ignorance, le raisonnement purement spéculatif et, pis encore, le doute absolu, qui rejette toute thèse adverse dans le néant des mythes. Les juges conçoivent la méthode historique sur le modèle du débat démocratique, dont le débat judiciaire est la meilleure expression.