1994
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Anne Gonon, « Le Code de la Nationalité de 1899, ou l'étranger et le national vus par l'État japonai », Ebisu - Études Japonaises, ID : 10.3406/ebisu.1994.910
En ce qu'il consacre, dans le droit, la division entre les individus rattachés au Japon et les étrangers, le Code de la nationalité de 1899 est un document important pour toute réflexion sur la construction de l'État moderne japonais. Cet article explore, à travers les minutes des débats ayant eu lieu à la Diète autour du projet de code de la nationalité, la rencontre avec l'étranger qui apparaît comme l'espace dans lequel le Japon est désormais partie prenante et non plus seulement comme l'autre auquel il s'oppose. Cet apprentissage du sens de la communication internationale conduit à produire un code fondé sur le droit du sang dans lequel la qualité de national japonais est définie par une double appartenance, à la famille et à l'État. Mais étonnant code qui reconnaît aussi, comme modes d'acquisition de la nationalité japonaise pour les étrangers, tous les types d'alliances familiales non consanguines figurant dans le Code civil nouvellement rédigé - gendre adopté, fils adopté -. Ces tensions entre deux pôles manifestent l'antagonisme entre d'une part le point de vue des juristes essayant d'affirmer l'autonomie du monde juridique par rapport au monde politique en élaborant un code répondant au critère de la logique du droit moderne et d'autre part la position du monde politique soucieux de construire un système d'intégration nationale par l'identification individuelle mais surtout familiale.