2001
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Matthieu Séguela, « Le Japonisme de Georges Clemenceau », Ebisu - Études Japonaises, ID : 10.3406/ebisu.2001.1122
Dans la France de la fin du XIXème siècle qui découvrait l'art japonais, Georges Clemenceau (1841-1929) fut un collectionneur passionné. Ami de Saionji Kinmochi, de Manet et de Monet, Clemenceau constitua un ensemble riche de 6000 pièces (estampes, livres illustrés, peintures, bronzes et céramique). En 1894, les aléas de la vie politique l'obligèrent à vendre la majeure partie de ses objets d'art. Mais il sauva de la dispersion 3000 kôgô - boîtes à encens utilisées pour la cérémonie du thé - qui, aujourd'hui encore, demeure la plus grande collection de kôgô jamais rassemblée. Journaliste, parlementaire et homme d'État, Clemenceau apporta le concours de ses collections et son influence au service de la diffusion de l'art japonais auprès du public français. Il soutint l'œuvre d'Emile Guimet et fut à l'origine de la création du Musée d'Ennery de Paris. C'est ce rôle majeur - fondé sur une solide et discrète érudition - qui doit être lu dans la cohésion d'un esprit humaniste, fasciné, au-delà son esthétique japoniste, par la philosophie des civilisations extrême-orientales.