2006
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Emiko Ochiai et al., « Familles et communautés villageoises du Japon pré-moderne, diversité géographique et évolutions historiques », Ebisu - Études Japonaises, ID : 10.3406/ebisu.2006.1451
Exploitant les résultats de la recherche en démographie historique, cet article tente de rendre une image fidèle des réalités de l'ie et des communautés rurales du Japon à l'époque Tokugawa (ou pré-moderne). Sous l'influence des thèses de Karl Marx et Max Weber sur les sociétés paysannes d'Europe, le paradigme dit « ie-mura ron » — littéralement, « théorie de la famille et du village » — a occupé jusqu'ici une place centrale dans l'étude de la société japonaise traditionnelle. Or, il n'est pas certain que l'« ie-mura ron » permette de restituer les réalités de la famille et des villages de l'époque. Nous confrontons les 1 1 propositions fondamentales constitutives de cette théorie aux résultats de l'analyse des données factuelles réalisée en démographie historique. L'analyse distingue trois ensembles de phénomènes : la reproduction de la population, les migrations, puis les structures familiales et la composition des groupes domestiques. L'examen révèle une importante diversité régionale et au moins trois sous- ensemble géographiques (le Japon du nord-est, du centre et du sud-ouest) notablement dissemblables et un phénomène de convergence, à la fin de l'époque Tokugawa, des structures familiales vers celle la famille-souche en tant que l'ie typique