1992
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Alfred Bammesberger, « Quelques formes du prétérit en celtique continental », Études celtiques, ID : 10.3406/ecelt.1992.1994
La phrase formulaire δεδε βρατου δεκαντεμ a été rendue par ‘a offert la dîme en signe de reconnaissance’ (Szemerényi). Quoique certainement juste dans l’ensemble, cette interprétation n’éclaire pas tous les problèmes linguistiques posés par cette phrase. La forme verbale dede admet plusieurs interprétations du point de vue morphologique. Il semble exclu que dede continue un parfait i.e. *dhe-dhē-. Le prétérit dedu qu’on trouve en lépontique peut bien remonter au même paradigme que dede. Si on pose un parfait de la racine *dhē- selon les règles de la morphologie indo-européenne on arrive aux formes suivantes : *dhe-dhō-/dhe-dhH1- pour les variantes forte et faible respectivement. Les marques personnelles s’attachaient à l’une ou l’autre des deux formes alternantes. Le lépontique dedu continue la forme pleine i.e. *dhe-dhō > celt. *dedō. Le gaulois, par contre, a généralisé la forme réduite *dhe-dhH1- > celt, deda-, qui, dans la position antévocalique, a perdu la trace du schwa.