1998
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Pierre-Yves Lambert, « La tuile gauloise de Châteaubleau (Seine-et-Marne) », Études celtiques, ID : 10.3406/ecelt.1998.2131
Texte gaulois découvert à Châteaubleau (Seine-et-Marne) en 1997. Il s'agit d'une tuile gallo-romaine inscrite de onze lignes avant cuisson. Le contexte archéologique (comblement d'un puits, dans un quartier d'habitation assez modeste) ne permet pas une datation plus précise que «antérieure à la fin du IIIe s. ». L'écriture est une cursive latine soignée, distinguant des formes capitales et des formes cursives ; le scribe pratique un grand nombre de ligatures. Parmi les problèmes de déchiffrement, on note une forme de -n- proche de -m-, et la possibilité de confusion entre -1- et I longa. Le système graphique fait apparaître la chute des consonnes finales de mots. Les voyelles sont moins bien différenciées dans la mesure où il apparaît beaucoup de -e-. Le scribe fait usage d'un double -ss- barré pour noter l'affriquée. Dans l'interprétation proprement dite, l'auteur a cherché à présenter chaque fois toutes les hypothèses raisonnablement possibles, en indiquant seulement où s'arrête sa préférence. L'auteur estime que ce texte inscrit sur tuile ne peut être un écriteau judiciaire, comme dans le cas (latin) de Villafranca de Los Barros étudié par Jean Mallon car il paraît contraire à l'histoire de prêter un tel statut officiel à la langue gauloise sous l'empire romain. Toutefois, la qualité de l'écriture suggérerait une certaine solennité, dans une circonstance privée : plusieurs rapprochements sembleraient indiquer une composition littéraire produite à l'occasion d'un mariage.