2018
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Pierre-Yves Lambert et al., « Châteaubleau : la tuile gauloise de neuf lignes », Études celtiques, ID : 10.3406/ecelt.2018.2181
Trouvée en juillet 2017, cette tuile inscrite sur neuf lignes a servi à former le dallage d’un bac à chaux, vers 200 apr. J.-C. Le lieu de la découverte est peu éloigné des Grands Jardins, où avait été trouvée la tuile de onze lignes en 1997. Mais la nouvelle tuile n’a pas été conservée entière, il manque presque toute la moitié gauche du texte. Pour l’écriture, cette tuile ressemble beaucoup à celle de 1997 : emploi du SS pour l’affriquée. On relève cependant un signe nouveau, qui paraît être une variante de -t- employée seulement après la voyelle -i-. On peut d’ailleurs distinguer deux scribes différents, le «scribe Z » et le «scribe tau» , ainsi appelés pour la façon qu’ils ont d’écrire le -t- après -i-. L’interprétation isole des formes calquées sur le latin : logitu, équivalent peut-être du latin locatos «loués» ; figlitati, dérivé abstrait formé sur le nom latin du potier, figulus ; suesanu, sans doute dérivé de l’ordinal suexos «sixième » et désignant peut-être la fraction des bénéfices reversée par le locataire. Il est suggéré que le texte soit une disposition particulière aux potiers, ou bien un contrat de location pour l’installation ou la gestion d’une tuilerie. Ce contrat commence par un nom d’homme (Auedo Canio) et se termine par un nom de lieu (en Epodore Core), ce dernier étant, comme d’autres mentions importantes, écrit par le «scribe tau».