1990
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Trois taxons ont été décrits pour réunir les genévriers communs de l’Ancien Monde : Juniperus communis L., Juniperus alpina (Suter) Celak, Juniperus hemisphaerica Presl. Leurs populations présentent une grande variabilité et les critères morphologiques (port et feuillage) ne permettent pas toujours de les séparer sans ambiguïté. Pour parvenir à une approche plus complète de la diversité biologique au sein de ce groupe, 450 spécimens ont été soumis à l’analyse proanthocyanique (prodelphinidine). Une approche multicritères (morphologique, géographique, écologique et biochimique) a tout d’abord permis de caractériser les profils référentiels de J. communis (23 spécimens), J. alpina (18 spécimens) et J. hemisphaerica (19 spécimens). Ces types ont ensuite guidé une analyse de populations présentes dans différents massifs montagneux, mettant en évidence selon les secteurs des processus d’introgression (J. communis x J. alpina ; J. communis x J. hemisphaerica ) qui expriment l’originalité des îles (Corse), ou de certains massifs fonctionnant comme des îles biogéographiques continentales (Ventoux, Lure, Apennins). Plus généralement, les genévriers rampants des montagnes méditerranéennes (Sierra Nevada) et péri-méditerranéennes (Pyrénées, Massif Central, Mont Ventoux, Alpes du Sud pro parte ) ne relèvent pas du taxon «nana», restreint aux Alpes et à quelques «îles» (Corse, Apennins) ; ils sont à rattacher fondamentalement au taxon communis (sensu stricto), comme d’ailleurs les populations Scandinaves et baltes, quel qu’en soit le port. La diversité biologique très marquée de Juniperus aggr. communis L. conduit les auteurs à discuter des origines phylogénétiques des principaux taxons, et à construire un nouveau schéma biogéographique de leur répartition. Des hypothèses sont formulées quant aux conséquences écologiques de la structuration biochimique des populations étudiées sur les tactiques de dissuasion des herbivores.