1991
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Henri Descimon, « Le choix des plantes nourricières chez quelques Papilionidae et Pieridae provençaux et méditerranéens (Lepidoptera : Papilionoidea) », Ecologia Mediterranea, ID : 10.3406/ecmed.1991.1689
Les relations entre cinq espèces de Papilionidae (Papilio machaon, P. hospiton, P. alexanor, Zerynthia rumina, Z. polyxena) et trois espèces de Pieridae (Euchloe crameri, E. tagis, Anthocaris euphenoides) du sud-est de la France et leurs plantes nourricières sont décrites et analysées. Le niveau de spécificité alimentaire va de la monophagie stricte à une sténophagie chimiquement sélective. Sous un angle coévolutif, il n'est pas possible de mettre en évidence des défenses spécifiques des plantes vis à vis de leurs phytophages. En revanche, des adaptations serrées sont discernables chez ceux-ci en particulier dans la phénologie. Les espèces à large distribution, peu spécifiques alimentairement, sont plurivoltines, les monophages univoltines et localisées ; des stratégies mixtes sont observées. La taille peut être ajustée à la quantité de nourriture disponible. Le comportement de recherche et de ponte de la femelle doit correspondre le mieux possible aux exigences des stades larvaires, ce qui implique une coadaptation précise mais qui est souvent imparfaite dans la réalité. La dépendance entre le phytophage et son hôte est double : celui-ci fournit non seulement la nourriture mais les substances de défense et l’abri. Les espèces monophages (les Zerynthia exceptées) montrent une tendance nette à l’autorégulation de leur densité, alors que les sténophages sont plus limités par prédation, parasitisme et infections. La compétition interspécifique est révélée chez certaines espèces par une partition des niches en sympatrie. Dans d’autres cas, un mimétisme vraisemblablement mullérien est observé chez des chenilles d’espèces vivant sur les mêmes plantes.