Reboisements de protection et sous-utilisation des alpages : impacts écologiques et paysagers. Exemple de la série R.T.M. de la Grollaz, moyenne Maurienne, Alpes françaises du Nord

Résumé En Fr

Tree recolonization patterns in a subalpine meadow around an afforestation site. R.T.M. 1 -forest la Grollaz, Maurienne Valley, northern French Alps . Landscape change occurring in subalpine pastures on the south exposed slope above Saint-Michel-de-Maurienne (northern French Alps) can be explained by two successive events : afforestation and land abandonment. A fifty-three hectares mixed forest of Larix decidua Miller, Pinus uncinata Miller ex Mirbel and Picea abies (L.) Karsten planted a century ago to stabilize a landslide, has generated the recolonization by ligneous species of hundreds of years old meadows whose grazing pressure has considerably diminished since World War II. The recolonization zone is made of a mosaic of units which are physionomically different but almost identical in age, as is shown by the analysis of multidate aerial photographs. Phyto-ecological and dendrometrie studies of the vegetation, combined with micromorphological studies of the humus profiles in four of the recolonization units, revealed that the differences in evolution and stability between units are due to geo-pedological mechanisms. However, the impact of the natural tree expansion is constrained to the margins of the afforestation area because the grazing has not completely stopped. If the site was totally abandoned, the process under way could provoke a very important extension of the forested surface.

Un reboisement de protection de cinquante trois hectares, mis en place il y a un siècle sur des terrains sensibles à l’érosion, est à l’origine de la recolonisation de pâturages subalpins par les arbres (Larix decidua Miller, Pinus uncinata Miller ex Mirbel, Picea abies (L.) Karsten). La photo-interprétation multidate de la zone de recolonisation a mis en évidence une mosaïque d’unités physionomiques, âgées au maximum de cinquante ans. L’analyse phyto-écologique et dendrométrique de la végétation, ainsi que l’étude micromorphologique des humus dans quatre de ces unités, ont révélé le déterminisme géopédologique des divergences évolutives et de stabilité entre unités. La sous-utilisation des alpages a généré une mosaïque diversifiée qui révèle l’hétérogénéité naturelle du site. La présence de la forêt R.T.M., et donc de semenciers, a favorisé une recolonisation rapide. L’impact paysager de cette progression des ligneux reste limité aux marges du périmètre de protection, compte tenu du maintien d’une activité pastorale dans le secteur. Dans le cas d’une déprise totale, d’énormes surfaces sont susceptibles de retourner à la forêt grâce au processus déjà enclenché.