2010
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Annik Schnitzler-Lenoble et al., « Contribution des lianes à la biodiversité forestière méditerranéenne », Ecologia Mediterranea, ID : 10.3406/ecmed.2010.1373
L’objectif de la recherche est d’évaluer les niveaux de richesse spécifique des lianes des forêts méditerranéennes, sur la base d’une méta-analyse rassemblant les données de richesse spécifique, de fréquence et d’abondance des lianes forestières disponibles dans 229 communautés forestières de la littérature phytosociologique. Les associations forestières sont regroupées en cinq types principaux (chênaies caduques G, chênaies sempervirentes J, forêts de montagne feuillues F et conifères K, forêts alluviales U). Quatre traits de vie (nature foliaire, mode de grimpe, longévité, place dans la stratification forestière) sont ajoutés à l’analyse. Le nombre total de lianes est de 51, avec une majorité de Fabacées et de Convolvulacées. Les espèces les mieux représentées dans les relevés et les plus abondantes sont par ordre décroissant : Hedera helix, Smilax aspera, Asparagus acutifolius et Tamus communis. La richesse moyenne globale en lianes des forêts méditerranéennes est de 6,9 espèces, ce qui représente 12,4% par rapport à la richesse moyenne en espèces floristiques des forêts. Les forêts les plus riches en lianes sont les forêts alluviales, les chênaies caduques et les chênaies sclérophylles. Les lianes des forêts méditerranéennes sont essentiellement décidues, pérennes et vivent en sous-bois. Mais ces traits varient en fonction des types forestiers. Les forêts méditerranéennes ont été définies en deux grands groupes en relation avec les caractéristiques taxonomiques et physiologiques de leurs lianes : 1) Les forêts alluviales, très favorables aux lianes, favorisent les lianes phanérophytes décidues, mais tous les types foliaires et toutes les stratégies y sont présents avec une grande abondance, sauf les espèces sclérophylles. 2) Les forêts de terre ferme (J, G, K, F), à plus grande stabilité sylvigénétique (sauf en cas de feux récurrents ; les feux sont toutefois nettement moins favorables aux lianes que ne le sont les perturbations par inondations). Ces conditions favorisent les lianes de sous-bois pérennes (hémicryptophytes, nanophanérophytes). Les lianes sclérophylles dominent dans le groupe des chênaies sempervirentes J. Dans les chênaies caduques G, les sols profonds et une situation à basse altitude favorisent une certaine biodiversité de lianes, mais elles restent confinées aux sous-bois, sauf Hedera helix, qui atteint la canopée grâce à sa tolérance à l’ombre.