2014
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Julian S. López-Villalta, « Trait-driven vs. syndrome-driven diversification in the Mediterranean woody flora », Ecologia Mediterranea, ID : 10.3406/ecmed.2014.1267
Au sein de la flore ligneuse du bassin méditerranéen, le taux de diversification du syndrome (faisceau de traits) «sclérophylle » diffère de celui de «non-sclérophylle » ; ce dernier est le plus élevé, essentiellement à cause d’une importante spéciation. Le taux de diversification plus élevé chez les non-sclérophylles pourrait s’expliquer par une interaction complexe entre l’ensemble des traits du syndrome (fleurs colorées, fruits secs, petites graines, dispersion non animale, germination induite par le feu) et les pressions de l’environnement (concurrence pour les pollinisateurs, sécheresse estivale, sols pauvres, incendies fréquents), ou bien par l’action de quelques traits seulement (diversification entraînée par les traits). Ce travail étudie le rôle relatif des traits du syndrome sur la diversification des espèces nonsclérophylles de la flore d’Andalousie orientale (Espagne) en utilisant des analyses de type ANCOVA. Les résultats indiquent que le taux de diversification élevé du syndrome «non-sclérophylle » est essentiellement dû à un seul trait : la régénération obligatoire par graines (dont la germination est induite par le feu dans les arbustes incendiés). C’est le seul trait dont la prise en compte annule les différences de taux de diversification entre les deux syndromes. Ces résultats ne peuvent pas être expliqués par l’effet du gradient altitudinal comme possible variable de confusion. De plus, les genres qui ont une régénération obligatoire par graines montrent un taux de diversification plus grand que les autres genres et constituent la plus grande partie de la richesse spécifique étudiée ici. L’origine de cette flore méditerranéenne peut ainsi être mieux comprise et apparaît comme étant le résultat d’une diversification induite par un seul trait (la régénération obligatoire par graines) et non par un syndrome de traits. Le rôle des incendies dans l’évolution de cette flore régionale ressort nettement parmi les autres facteurs possibles pris en compte dans cette étude.