2008
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Robert Leblanc, « Rémunérations et crise bancaire », Revue d'économie financière (documents), ID : 10.3406/ecofi.2008.5241
Il y a vingt ans déjà, voire un peu plus, on découvrait en France le terme et le concept de « golden boy ». Les rémunérations des traders choquaient déjà, et pas seulement chez les moralistes. Les agents de change eux-mêmes, parfois héritiers de leurs charges depuis plusieurs générations, habitués de la gestion de fortune, s’étonnaient de voir leurs jeunes collaborateurs croire que les arbres montaient jusqu’au ciel et dépenser leur argent aussi vite qu’ils le gagnaient. Le krach d’octobre 1987 mettait un terme à l’euphorie et aux bonus insensés. Les traders et leurs rémunérations sont de nouveau sous les feux de la rampe. Les ordres de grandeur ne sont d’ailleurs plus les mêmes. Les excès sont tels qu’on n’échappe pas à la question d’un lien entre ces phénomènes et la crise : les bonus fous sont-ils une cause, voire la cause, de la crise actuelle ? Devant la complexité de cette crise, et compte tenu de son importance, chacun tente une clé de lecture originale. Évidemment, aucune n’explique tout ; c’est une combinaison de facteurs qui, comme dans toute catastrophe, voire tout accident, est à l’origine des événements constatés.