1981
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Jean Mathis et al., « L'industrie française dans l'échange international 1970-1979 », Économie & prévision, ID : 10.3406/ecop.1981.6039
L'industrie française dans l'échange international par Jean Mathis et Jacques Régniez. Au cours des années soixante-dix, l'industrie française a obtenu des résultats globalement favorables en matière d'échanges extérieurs. Ces réussites ont été accompagnées de ré-orientations modifiant aussi bien la structure sectorielle du tissu industriel que l'insertion de chaque secteur dans la division internationale du travail. Comment qualifier le résultat d'ensemble de ces ré-orientations ? Pour les auteurs, il serait, en tout cas, insuffisant de ne juger l'évolution de la «spécialisation internationale» de l'industrie française qu'au seul vu des mouvements dans la hiérarchie des secteurs. Leur idée centrale est qu'un pays améliore sa spécialisation internationale si celle-ci tend à accroître le pouvoir d'achat des nationaux grâce à des gains durables de termes de l'échange. Toutefois, la seule observation de gains de termes de l'échange pendant une période déterminée n'autorise pas à conclure d'emblée en faveur d'une amélioration de la spécialisation internationale. Il faut, de plus, faire intervenir les fondements de ces gains : simple avantage commercial ou avance technologique? Menée d'abord au niveau macro-sectoriel, l'analyse conduit à expliquer les gains de termes de l'échange industriels obtenus au cours de la dernière décennie par l'engagement croissant dans le domaine des biens d'équipement traditionnels, par le désengagement dans celui de la plupart des produits de consommation et, malgré des points forts, par le retard global dans les industries informatiques et électroniques. Conduite ensuite au niveau de quarante-quatre secteurs industriels, l'observation des mouvements de termes de l'échange permet, en outre, de ranger les secteurs en trois groupes : ceux pour lesquels les gains de termes de l'échange révèlent en fait une perte de compétitivité, ceux desquels la compétitivité semble assurée grâce à des transferts de rentabilité du marché intérieur vers les marchés internationaux, enfin, ceux dans lesquels notre industrie a bénéficié de bonnes positions commerciales de départ. Sans nier les réussites commerciales et les bénéfices qu'en a tiré la France, les auteurs considèrent qu'il reste encore à l'industrie française beaucoup à parcourir pour fonder sa spécialisation industrielle sur une assise technologique franchement affirmée.