2000
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Eric Delattre et al., « Induction de la demande de soins par les médecins libéraux français. Étude micro-économétrique sur données de panel », Économie & prévision, ID : 10.3406/ecop.2000.5993
Cette étude a pour objet d'analyser les comportements d'offre de soins des médecins libéraux français. On dispose pour cela d'un panel non cylindre de 7 925 médecins omnipraticiens ou spécialistes, des secteurs 1 ou 2, suivis sur la période 1979-1993 et représentatif de la population concernée. Les estimations mettent en évidence l'existence de comportements de demande induite indéniables dans le secteur 1 . Ces comportements permettent aux médecins de limiter les rationnements qu'ils subissent sur le nombre de rencontres médecin-patient quand la densité médicale augmente, et de les compenser par une augmentation du volume de soins fournis au cours de chaque rencontre. Dans le secteur 2 (à honoraires libres), la réaction des médecins aux variations de la densité est compatible avec une absence de comportements d'induction. En effet, une élévation de la densité médicale conduit dans ce secteur à une baisse des tarifs et à une augmentation de l'activité, réactions conformes aux prédictions d'un modèle d'offre de soins basé sur l'hypothèse de concurrence monopolistique. Au total, on constate qu'une augmentation de la densité entraîne une hausse des quantités de soins fournies dans les deux secteurs. En outre, les baisses de tarifs observées dans le secteur 2 ne contribuent pas à un rééquilibrage des comptes sociaux, puisqu'elles ne concernent que les dépassements. Enfin, nos évaluations permettent d'établir que les élasticités estimées au niveau microéconomique correspondent, au niveau macroéconomique, à une forte dérive de la consommation de soins en liaison avec l'augmentation du nombre de médecins.