2018
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Sylvain Chareyron, « Pauvreté et non-recours aux dispositifs sociaux : l’étude du RSA « socle seul » », Économie & prévision, ID : 10.3406/ecop.2018.8230
Cet article s’intéresse au non-recours à la composante «socle seul » du Revenu de Solidarité Active (RSA) laquelle, contrairement à la composante «activité » de ce dispositif, a peu été étudiée. La première partie de l’article est consacrée à l’estimation du taux de non-recours au RSA «socle seul » , en prenant en compte la sensibilité de cette estimation aux erreurs dues aux approximations dans le calcul de l’éligibilité au RSA et aux erreurs de déclaration des revenus de l’enquête ; l’estimation confirme un niveau élevé de non-recours, avec un taux compris dans une fourchette de 28% à 35%. La seconde partie de l’article compare les caractéristiques des foyers bénéficiaires du dispositif et des foyers éligibles mais qui n’y ont pas recours. Différents facteurs de ce phénomène de non-recours sont ainsi mis en évidence : le non-recours touche une proportion élevée de ménages au niveau de vie très modeste, dans une grande pauvreté. L’explication de ce phénomène semble provenir de l’absence de perception de prestation familiale et donc de contact préalable avec les Caf. Le non-recours touche aussi des ménages aux niveaux de vie plus élevés, plus proches du marché du travail dont les gains retirés de la participation au dispositif sont moindres.