1980
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Alain Pouliquen, « Crise de la politique agraire polonaise : comment sortir de l'impasse », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.1980.2736
En Pologne, le secteur agro-alimentaire, et surtout l'agriculture, coûtent très cher à l'économie nationale, en investissements comme en revenus du travail agricole (énormes et croissantes subventions aux prix agricoles). Les résultats de ces priorités ruineuses sont très décevants depuis 1974 en ce qui concerne la production et le commerce extérieur agro-alimentaires. Pourquoi ? - Du fait d'une extension continue et subie du secteur agricole d'Etat, modèle social de toute façon coûteux et, surtout, dans sa version polonaise. - Parce que, dans le secteur agricole privé encore très majoritaire, aucune des préconditions essentielles d'une «deuxième révolution agricole «massive» à «l'occidentale» (spécialisation-concentration- mécanisation) n'est encore réunie et ne le sera rapidement : - Approvisionnement suffisant et garanti en intrants industriels ; - Marché du travail salarié plutôt déprimé; au contraire l'évasion « à temps partiel », ou dans le cadre de la famille agricole à plusieurs revenus, vers le salariat étatique, est une alternative ouverte et relativement confortable ; - Marché foncier ouvert et bien régulé : cette condition annexe n'est en fait que localement et partiellement satisfaite ; - Confiance paysanne dans la continuité de la politique agricole ; - Régulation réellement syndicale et coopérative des rapports paysans-société globale. Finalement, la crise agraire est certes amplifiée par la crise industrielle, mais elle y contribue massivement en retour. Y a-t-il un espoir « syndical » ?