1986
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Louis-Paul Mahe et al., « Distorsions de concurrence dues à la PAC. Protection effective sur le porc et l'aviculture en RFA, France, Pays-Bas, Danemark », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.1986.3756
La politique agricole commune protège le secteur agricole européen des fluctuations et de la concurrence des marchés mondiaux. Mais les différentes productions ne bénéficient pas des mêmes niveaux de soutien. De même, en dépit des principes d'unicité (des prix), les niveaux de prix garantis ont été différents d'un pays à l'autre pour les mêmes produits (entre autres à cause des MCM). Il est difficile de construire des indicateurs synthétiques appropriés de ces distorsions d'autant plus qu'il ne suffit pas de mesurer la protection nominale pour avoir une mesure complète du soutien relatif accordé à un produit dans divers pays, il faut tenir également compte de la protection accordée aux facteurs de production et aux matières premières qui pénalisent leurs utilisateurs. La notion de protection effective permet d'aller dans ce sens en s'attachant à évaluer la protection sur la valeur ajoutée. Une première évaluation de la protection effective accordée aux céréales, au porc et à la viande de volaille a été effectuée avec des hypothèses simplificatrices mais autorisant une forme de substituabilité, et en supposant une même structure de coût dans tous les pays pour les inputs à l'exception des coûts alimentaires (porc, volailles) où les bilans fourragers ont été utilisés. Sur la période 1972-83, les résultats confirment que la R.F.A. et les Pays-Bas ont bénéficié d'une protection plus élevée que la France et le Danemark : d'une part à cause des effets des MCM, d'autre part à cause de taux différents d'utilisation de céréales dans l'alimentation animale et de leur remplacement inégal selon les pays par des matières premières non soumises à la PAC. Pour sortir de certaines hypothèses contraignantes de l'indicateur classique ci-dessus, une modification du mode de calcul, permettant les substitutions spécifiques entre facteurs, est proposée. Enfin d'autres éléments de distorsion devraient être inclus dans l'analyse pour compléter la vue d'ensemble de la concurrence entre agricultures européennes.