2018
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Alain Argant et al., « Bilan du programme OURSALP. Exemple de l’ours fossile du scialet de la décroissance à Corrençon-en-Vercors (Isère, France) », Collection EDYTEM. Cahiers de géographie, ID : 10.3406/edyte.2018.1407
Le Programme OURSALP existe depuis 2002 avec comme objectifs de constituer un inventaire des ours fossiles ou subfossiles, de constituer un cadre chronologique rigoureux de datations 14C-AMS sur vestiges d’ours, de préciser les paléoenvironnements et les exigences écologiques des différentes espèces, de rechercher les interactions homme -ours, enfin d’instaurer une collaboration étroite entre spéléologues et scientifiques. Le bilan actuel montre que l’ours des cavernes (Ursus spelaeus) est présent au moins depuis 45 000 ans BP et sans doute bien avant. Il s’éteint en Chartreuse à la fin du Tardiglaciaire, au cours de la période froide du Dryas ancien, plus tard apparemment que dans le reste de l’arc alpin. Le Massif de Chartreuse a donc joué le rôle d’un refuge. L’homme préhistorique n’est pas la cause de l’extinction d’Ursus spelaeus, les conditions climatiques ont joué un rôle déterminant. L’ours brun du Scialet de la Décroissance à Corrençon-en-Vercors (Isère), gisait au fond d’un puits de 30 m. Ce squelette complet, à quelques perturbations près, permet une étude détaillée d’un même individu : sexe, taille, taphonomie, datation 14 C-AMS, ADN-mt ancien, c’est assez rare pour être souligné. L’ours brun, Ursus arctos, traverse la fin du Tardiglaciaire et l’amélioration climatique holocène. Il est plus carnivore que l’ours des cavernes et mieux adapté à la chaleur. Sa disparition du Jura et des Alpes françaises aux temps historiques est évidemment liée à l’action humaine, pression de chasse liée au développement des armes à feu et disparition des biotopes favorables. Le site de la Grande Rivoire apporte l’indication de l’apprivoisement d’un ours brun ayant vécu au contact des Castelnoviens, il y a 7700 ans, muni d’un mors selon la technique des montreurs d’ours.