Les gestes et postures de la prière individuelle dans la production iconographique française, du milieu du XVe au milieu du XVIIe siècle

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2015

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Bruno Restif, « Les gestes et postures de la prière individuelle dans la production iconographique française, du milieu du XVe au milieu du XVIIe siècle », Europa Moderna. Revue d’histoire et d'iconologie, ID : 10.3406/emod.2015.868


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Résumé Fr

Pour construire l’histoire des gestes et postures de la prière individuelle, l’iconographie constitue une source de tout premier ordre. Celle-ci n’étant pas neutre, l’étude des représentations iconographiques doit aussi être celle de leur production, en lien avec les contextes sociaux, religieux et artistiques. Ces contextes variant, les principaux supports de la production iconographique varient eux aussi, en fonction de la chronologie d’une part, en fonction des modes d’utilisation d’autre part. C’est pourquoi il s’agit de prendre en compte à la fois la peinture, la sculpture, le dessin, le vitrail, en lien avec l’évolution des pratiques dévotionnelles et sociales, et en intégrant l’art dit paroissial. L’étude proposée couvre deux siècles, allant du milieu du XVe au milieu du XVIIe siècle, pour la France. La première période considérée correspond à la seconde moitié du XVe siècle et au début du XVIe siècle, soit une première phase de la Renaissance qui à la fois poursuit et réinterprète des modèles fixés au Moyen Âge central. Les enluminures des livres d’heures et les vitraux des églises paroissiales et collégiales, ou plus rarement d’autres types de production, présentent des commanditaires en prière, les oeuvres réalisées s’inscrivant elles-mêmes dans le cadre d’une prière et visant aussi à en constituer des supports visuels. Les commanditaires sont agenouillés, parfois sur un coussin, les mains jointes à la hauteur de la poitrine, les coudes généralement le long du corps, le buste droit et le regard dirigé vers l’objet de la dévotion. Dans un nombre significatif de cas, ils sont présentés par leur saint patron. On peut se demander dans quelle mesure la représentation de cette posture devant la Vierge (cas général) renvoie à l’utilisation de la même posture devant les statues de la Vierge, la question posée ici étant celle de la médiation. Les représentations des scènes de la Nativité voire de la Crucifixion permettent d’introduire quelques variations par rapport à ce modèle postural dominant, et il en est de même des gisants de pierre, présentant les commanditaires morts mais toujours en prière. Le maniérisme, illustré par la production multiforme de Jean Cousin père, introduit dynamisme, mouvement, expressivité et tension dans la représentation des postures et gestes de la prière. Ainsi, déhanchements, jambes fléchies, visages inclinés, bras tendus et mains jointes dirigées vers le ciel se multiplient, ce qui pose la question d’un lien avec une évolution effective des pratiques mais aussi avec le nouveau contexte religieux. La diffusion de ces formes dans l’art paroissial, essentiellement le vitrail et la sculpture, est plus ou moins lente, jusqu’au début du XVIIe siècle. La seconde moitié du XVIe siècle paraît marquée par une très faible inventivité, ce qui correspond peut-être au contexte de crispation confessionnelle. En revanche, la première moitié du XVIIe siècle présente, surtout à partir de 1620 et à travers la peinture sur toile, une nette diversification des gestes et postures de prière qui vise à traduire l’intériorisation et la transcendance (plus que la médiation). Bras écartés, doigts posés sur la poitrine, tête inclinée, yeux fermés ou dirigés vers la lumière, larmes, prosternations, usages de la discipline, position assise de méditation renvoient aux modifications majeures que constituent l’application de la Réforme catholique, la diffusion de courants spirituels, le développement de la peinture sur toile et les modifications sociales de la commande.

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