Le «sens » de la famille.

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1987

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Résumé En Fr

Three interviews — of.a. grand-mother, her daughter and her granddaughter — allow us to see how what one woman of the Lorrain Coal-Mining District calls « the family feeling» is expressed and transmitted to the following generation. Close examination of the interviews shows that this family feeling depends both on a highly structured kinship system and on the stories whish are passed on from one generation to the next, the narration articulating the various element. of the extended family structure.

« On a le sens de la famille, ou on ne l'a pas» dit Marie-Thérèse, comme certains se flattent d'avoir le sens de l'orientation. « Avoir le sens de la famille » c'est ce qui apparaît comme une caractéristique commune à un grand nombre de personnes habitant le Bassin Houiller Lorrain, région de dialecte germanique, le Platt, à l'histoire lourdement chargée. Depuis 1815, traité de Vienne, elle a subi trois conflits de plus en plus sanglants, trois annexions, cinq changements de langue et de nationalité, et sept modifications du tracé de la frontière d'Etat. La passion des recherches généalogiques chez les hommes, la connaissance étendue des liens de parenté et des histoires familiales chez les femmes sont peut-être une des réponses à cet état d'incertitude. Dans cet artiele, je voudrais essayer de mettre en évidence la façon dont se dit et se transmet ce « sens de la famille » à travers trois générations de femmes: la grand-mère, sa fille, sa petite- fille. De qui vont-elles parler? Comment vont-elles organiser subjectivement leur réseau de parenté, en fonction de quels critères? En d'autres termes, comment se dessine la carte des investissements affectifs de ce que chacune des protagonistes de ce travail appelle sa famille, telles sont les questions qui se posent. A travers les trois entretiens deux éléments apparaissent comme prépondérants. Tout d'abord la netteté de la représentation pour chaque femme de sa structure de parenté. Quelle que soit la personne évoquée, sa désignation se fait en utilisant une nomenclature descriptive qui précise les différents chaînons du lien de parenté par rapport à la personne qui parle: «/a fille au plus jeune fils de ma grand-mère» pour évoquer, par exemple, une cousine germaine. Ce dont il s'agit c'est d'identifier une place dans une structure qui aura pour objet de distinguer nettement les paternels des maternels, les ascendants des descendants, la filiation de l'alliance. Ensuite le. fait que l'ensemble de cette structure repose sur une double transmission: transmission de certains récits, d'une part, qui vont habiller cette nomenclature lui imposant des aspects spécifiques, transmission de la maison d'autre part sur six générations à l'intérieur de la lignée féminine, marque de l'ancrage de la famille sur cette terre. Le discours tenu sur la transmission de la langue maternelle révélera travers les avatars de la parole, (lapsus...) la difficulté de se dire de langue maternelle germanique mais aussi l'attachement à cette langue à la fois comme signe, d'identité régionale et comme symbole d'appartenance à cette famille là.

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