2020
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Aurélien Talbot, « «Adjusting the grid» : le récit Nida en traductologie », Equivalences (documents), ID : 10.3406/equiv.2020.1575
En traductologie, le nom d’Eugene Albert Nida semble principalement associé à l’élaboration d’une théorie chomskyenne de la traduction et au double concept d’équivalence formelle et dynamique. Dans le cadre du présent article, nous essayons de mettre au jour les raisons qui ont pu conduire à privilégier ces deux aspects dans la bibliographie volumineuse du linguiste états-unien. Pour ce faire, nous revenons tout d’abord sur le problème du statut épistémologique de la traductologie, impliqué par la volonté nidéenne de fonder une «science du traduire». Nous cherchons ainsi à montrer que la relation particulière de la théorie de la traduction de Nida à la linguistique a pu donner lieu à un malentendu. Puis, nous abordons la manière dont la controverse qui a tout d’abord opposé Meschonnic à Nida, avant d’être amplifiée par d’autres traductologues, est inséparable d’une critique du signe se donnant pour visée de déconstruire un point de vue métaphysique et théologique auquel le double concept d’équivalence formelle et dynamique serait lié. Nous avançons l’hypothèse que cette controverse constitue le noeud du «récit Nida » en traductologie et met en jeu le rapport entre universel et particulier dont chaque traduction serait le résultat négocié.