2000
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Danièle Léger, « La lignée croyante en question », Espace Temps, ID : 10.3406/espat.2000.4084
Cet article s'ouvre par une reprise critique du débat sur la "définition "delà religion qui a opposé, pendant trente ans, les tenants d'une approche fonctionnelle et extensive des formes de la religiosité, et les tenants d'une approche substantive et restrictive attachée au contenu spécifique des croyances religieuses. Pour sortir ce débat de la répétitivité stérile, l'auteur propose une perspective centrée sur le mode particulier du croire qui spécifie la religion, à savoir : la référence légitimatrice à une tradition, autrement dit à une mémoire autorisée. Mais cette proposition fait immédiatement rebondir le débat .- comment cette référence à la continuité d'une lignée croyante peut-elle s'établir, dans le contexte d'une modernité religieuse caractérisée par l'individualisation du croire, la disjonction de la croyance et de l'appartenance et la dislocation des identités religieuses héritées ? À partir d'une réflexion sur les conditions de validation nécessaires à la mise en récit des bricolages croyants individuels, l'article examine les différentes formes de communalisation religieuse (et donc de construction de la mémoire partagée) que fait surgir la disqualification (au moins relative) des codes de sens prescrits par les institutions religieuses.