De la comptabilité nationale aux calculs de productivité

Résumé Fr

Depuis la dernière guerre, les recherches relatives à la comptabilité nationale ont sensiblement progressé dans le monde entier. Elles ont été complétées, dans certains pays, par des recherches visant les échanges « interindustriels », les plus connues de ces dernières étant celles de W. Leontief, de l'université Harvard (2). Ces différents travaux, d'abord descriptifs, ont été utilisés dans une mesure croissante pour expliquer l'évolution économique passée, pour prévoir l'évolution future et même pour l'orienter dans un sens déterminé. D'autre part, des recherches ont été poursuivies, dans le domaine de la productivité, non seulement à l'échelle nationale, mais aussi et surtout à l'échelle de l'entreprise. Dans ce dernier cas, des comparaisons nationales et internationales ont souvent permis de déceler des points faibles et d'agir en vue d'y remédier. Toutefois, le plus souvent, on s'est contenté d'une définition rudimentaire de la productivité (productivité du travail) ; et aucune recherche ne semble avoir été tentée pour relier les calculs de productivité effectués aux deux extrémités de la chaîne (dans la nation, dans l'entreprise) par des calculs portant sur les différentes branches d'activité. En outre, la mise en oeuvre des comptes nationaux comme point de départ chiffré des calculs de productivité n'a pas été faite systématiquement : c'est à peine si elle a été abordée en ce qui concerne les branches d'activité. Cependant, toutes ces recherches gagneraient beaucoup à être reliées les unes aux autres. En particulier, les calculs de productivité semblent devoir être grandement facilités par les travaux des comptables nationaux. La présente étude a pour objet de montrer comment la comptabilité nationale française pourrait être aménagée en vue d'en extraire les éléments de calcul de la productivité globale, non seulement à l'échelle nationale - ce qui est relativement facile - mais à l'échelle des branches d'activité, ce qui est beaucoup plus difficile. Subsidiairement, nous serons conduits à expliciter la liaison qui existe entre la productivité globale nationale et les productivités globales des branches.