1969
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Solange Hémery et al., « La situation démographique en 1967 », Economie et Statistique, ID : 10.3406/estat.1969.8904
La baisse de la nuptialité et de la fécondité amorcée vers le milieu de l'année 1964 s'est poursuivie depuis ainsi qu'en témoignent les résultats détaillés relatifs à l'année 1967 présentés dans les pages qui suivent et les données provisoires actuellement disponibles relatives à l'année 1968. L'augmentation du nombre de mariages et du taux brut de nuptialité en 1967 et 1968 par rapport à ceux observés les années précédentes est due essentiellement à l'arrivée à l'âge du mariage des générations nombreuses nées depuis la guerre ; elle masque une baisse de la nuptialité amorcée en 1965. Cette baisse est générale quels que soient le sexe et l'âge. Le taux brut de natalité (nombre de naissances pour 1.000 habitants) a diminué de 7,1 % entre 1964 et 1967, de 8,2 % entre 1964 et 1968. Mesurée en termes de fécondité, la baisse apparaît beaucoup plus forte. A âge et état matrimonial identiques, la fécondité des femmes de 15 à 49 ans s'est infléchie respectivement de 10,1 % et de 12,1 % pendant les mêmes périodes. Si l'on considère la fécondité des couples — mise à part celle des mariages célébrés au cours de l'année d'observation dont la fécondité résulte en grande partie des conceptions prénuptiales et a son évolution propre — on constate une baisse quelle que soit la durée du mariage. Ainsi qu'on l'avait déjà noté en 1966, c'est pour les familles ayant déjà 2 ou 3 enfants que la baisse a été la plus forte. Alors qu'il avait baissé régulièrement depuis 1946 pour atteindre en 1965 le niveau encore jamais enregistré de 10,6 %0, le taux brut de mortalité (nombre de décès pour 1.000 habitants) a légèrement augmenté en 1967 (10,8 %0) et 1968 (11,0 %0). Le taux de mortalité infantile qui avait marqué un palier en 1966 (21,7 décès d'enfants de moins d'un an pour 1.000 nés vivants contre 21,9 en 1965) a diminué de 4,5 % en 1967 (20,7 décès pour 1.000 nés vivants). Une nouvelle baisse a porté ce taux à 20,4 %0 en 1968. Le rythme de décroissance du taux de mortalité infantile qui était de 7 % par an entre 1949 et 1961, s'est donc nettement infléchi depuis (un premier palier ayant été marqué de 1961 à 1963) comme cela a été constaté dans plusieurs pays européens. L'immigration de travailleurs étrangers a été plus faible que les années précédentes (en 1967 : 19 % d'entrées de moins qu'en 1966 et 30 % de moins qu'en 1964 et 1965). L'accroissement total de la population s'est élevé en 1967 à 432.000 personnes soit 0,87 % de la population au 1er janvier (0,60 % en raison de l'excédent des naissances sur les décès et 0,27 % imputables à l'immigration). Cet accroissement est inférieur à ceux des années précédentes voisins de 1 % (si l'on exclut les rapatriements des années 1962 à 1964).