1989
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Dominique Guellec et al., « Croître plus sans augmenter le déficit commercial ? », Economie et Statistique, ID : 10.3406/estat.1989.5287
Après un répit au début des années quatre-vingt, la France a, de 1985 à 1987, nettement reperdu des parts de marché à l'exportation pour ce qui est des produits manufacturés. Parallèlement, sur ces trois années, la compétitivité-prix des produits français s'est fortement dégradée, surtout à cause de la baisse du dollar. Pourtant, la détérioration de notre position est loin de s'expliquer entièrement par l'évolution relative de nos prix. D'autres facteurs plus structurels sont à l'œuvre, qui déterminent la capacité de fabriquer et de commercialiser des produits adaptés à l'évolution de la demande. Ces facteurs étant difficilement mesurables, il est commode de les englober sous le vocable de « compétitivité-hors prix »; celle-ci permet à un pays dont les prix évoluent comme ceux de ses concurrents de croître plus rapidement sans dégrader sa balance commerciale. A partir d'une équation de taux de couverture bilatéral où la compétitivité-prix est prise en compte par le rapport des prix relatifs, une manière globale d'appréhender cette compétitivité- hors prix entre deux pays consiste à examiner le rapport entre les élasticités-demande apparentes de chaque pays. La compétitivité-hors prix d'un pays vis-à-vis de l'autre sera jugée d'autant plus forte que le taux de couverture du premier est relativement plus sensible aux variations de la demande de l'autre pays qu'à celles de la sienne propre. Selon cette approche, la compétitivité-hors prix bilatérale de la France est favorable vis-à-vis des États- Unis, mais défavorable vis-à-vis de la RFA et plus encore du Japon.