2002
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Céline Wang, « Duoyu de hua : les « Mots de trop » de Qu Qiubai », Études chinoises. 漢學研究, ID : 10.3406/etchi.2002.1310
Qu Qiubai (1899-1935), dirigeant de premier plan du Parti communiste chinois, a fait partie des rares intellectuels communistes qui ont réfléchi sur les problèmes de leur temps et qui ont livré leur pensée par écrit. Considéré actuellement en Chine comme un important théoricien marxiste et un éminent écrivain révolutionnaire, il a connu de son vivant comme après sa mort un sort tragique et pathétique. Issu d'une grande famille de lettrés-fonctionnaires du Jiangsu «tombée en décadence » peu après sa naissance, Qu Qiubai rompit avec son milieu de lettrés-notables pour devenir un théoricien marxiste après un séjour à Moscou de deux ans (de 1921 à 1923). Successeur éphémère de Chen Duxiu à la tête du PCC (juillet 1927 -mai 1928), il fut condamné comme «aventurier putschiste» et expulsé du Bureau politique en 1931. Laissé dans le Jiangxi lorsque s'ébranle la Longue marche, il fut capturé par le Guomindang, condamné à mort et fusillé à trente-six ans. Il laissa un texte, «Mots de trop », qui lui valut d'être fustigé comme traître durant la Révolution culturelle. Cette étude vise à apporter quelques précisions sur les circonstances dans lesquelles parut ce texte, à la lumière de documents récemment publiés, et d'analyser son contenu.