2005
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Éric Trombert, « Dunhuang avant les manuscrits. Conservation, diffusion et confiscation du savoir dans la Chine médiévale », Études chinoises. 漢學研究, ID : 10.3406/etchi.2005.1352
Dunhuang est surtout connu -grâce aux manuscrits retrouvés dans la grotte n° 17 du site de Mogao -pour avoir été un carrefour majeur dans la circulation des idées et des marchandises sur la Route de la soie à l'époque des Tang et des Cinq Dynasties. Mais bien avant la période de rayonnement documentée par les manuscrits, Dunhuang et l'ensemble du Corridor du Hexi avaient déjà joué un rôle de premier plan en tant que refuge de la culture lettrée -quand la Chine orientale était en déliquescence -, et terre d'accueil du bouddhisme venu d'Occident. Le présent article s'attache à décrire les circonstances qui firent de cette zone périphérique un laboratoire intellectuel particulièrement fécond et convoité par les forces politiques en présence dans la Chine des Seize Royaumes. L'étude des pratiques qui régissaient alors la circulation du savoir et l'analyse du profil intellectuel complexe des lettrés et des moines qui véhiculaient ce savoir permettent de mieux comprendre pourquoi l'appropriation des connaissances et de ceux qui les détenaient fut un enjeu politique majeur dans un monde alors en pleine mutation.