2003
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Au regard des nombreux textes bibliques que présupposent que Dieu se laise voir - même si cette vision advient sub contrario -, faut-il maintenir, dans le contexte d’une théologie biblique, que Dieu est, en soi, théoriquement, invisible ? L’interdit même de le représenter n’est il pas plutôt un indice de sa visibilité ? Après avoir relevé l’importance du voir dans l’AT, Jean M. Vincent esquisse tout d’abord la problématique de la vision en particulier comme mode de révélation (connexion entre regard et apparition, difficulté de parler de ce qui implique rapture et rupture, importance des horizons d’attente et d’expérience). Il étudie ensuite, dans cette perspective, trois textes de l’AT (Gn 1, Ps 93, Dt 4,9s) avec leurs échos thématiques dans le NT (Jn 1, Col 1, 15-20, 2 Co 4,6), pour aboutir à montrer qu’une «texture imaginative » nourrit l’horizon d’attente et rend possible la participation à l’expérience visionnaire, car cette dernière, au fond psychologiquement inaccessible dans son individualité, agit comme une puissante force intégrative pour le cercle des disciples, ce qui se reflète dans la formation de livres comme ceux d’Amos, d’Ezéchiel ou d’Esaïe. Après la conclusion, est proposé un excursus sur la question controversée de l’aniconographie.