Addis-Abeba et le couronnement de Hāyla Sellāsē. Mise en scène d'une ville, réinvention d’une cérémonie

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2013

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Estelle Sohier, « Addis-Abeba et le couronnement de Hāyla Sellāsē. Mise en scène d'une ville, réinvention d’une cérémonie », Annales d'Éthiopie (documents), ID : 10.3406/ethio.2013.1534


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Résumé En Fr

The coronation of Hāyla Sellāsē in Addis-Abeba : Staging of a city, reinvention of a ceremony On November 2nd 1930, Tafari Makwannen was crowned King of kings of Ethiopia in Addis Ababa. The city had been considerably transformed during the six previous months to prepare for the arrival of local and foreign guests, as well as the international press and photographers. Relying on iconographical and written sources, this article explores the messages conveyed by the new king through the staging of the city. The innovations which marked the event are comparable to the “ reinvention” of royal ceremonies that have been noted in European countries since the end of the 19th century. The spectacle continued an ancient practice, the coronation, yet adapting it to express new political forms and a different idea : the king was no longer merely the head of a particular Christian community, but now also the sovereign of a nation.

À la suite d’une crise politique majeure et du décès de la reine des rois Zawditu, le negus Tafari Makwannen est nommé negusa nagast (roi des rois) d’Éthiopie en avril 1930. Choisissant pour nom de règne Hāyla Sellāsē, soit «Puissance de la Trinité » , le nouveau souverain diffère son sacre de six mois afin de préparer l’événement auquel il entend donner une portée nationale et internationale. Il y convie, certes, le clergé et les principaux dignitaires éthiopiens, mais aussi sept rois et cinq présidents étrangers, ainsi que les représentants de la presse internationale. La plupart des invités découvrent pour la première fois la capitale éthiopienne en octobre 1930. Créée à la fin des années 1880, capitale du royaume depuis les années 1890, Addis-Abeba était depuis les années 1920 la vitrine de la modernisation de l’Éthiopie entreprise par Tafari Makwannen ; elle a été métamorphosée pour son couronnement. À l''aide de témoignages écrits et iconographiques produits par des acteurs/ spectateurs du couronnement, cet article s''interroge sur le sens de la mise en scène de la ville et de sa médiatisation, et sur les messages qu''Hāyla Sellāsē entendait ainsi transmettre à la communauté internationale. Le pouvoir politique s’y exprime par des monuments temporaires et permanents érigés en quelques mois, mais aussi par l’organisation urbanistique des axes où ont été planifiées les cérémonies. Cette mise en scène avait une dimension théâtrale commune à de telles manifestations politiques. Sa principale caractéristique était plutôt de relever d’une juxtaposition inédite d’éléments endogènes et exogènes importés à grand frais dans la capitale. Face aux contestations intérieures et aux menaces coloniales persistantes, cette combinaison devait transcrire aux yeux de tous, dans l’espace urbain, les principes en vertu desquels le nouveau roi des rois était le maître incontesté d’un pays indépendant et souverain.

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