2013
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Stéphanie Weisser et al., « Investigating qәñәt in Amhara secular music: an acoustic and historical study », Annales d'Éthiopie, ID : 10.3406/ethio.2013.1539
Analyse des qәñәt dans la musique profane amhara : une étude acoustique et historique Depuis les années 1960, une sorte d’évangile musicologique martèle que la musique séculaire amhara est basée, supposément de toute éternité, sur un système fini de quatre modes pentatoniques ou qəәñəәt nommés ambasäl (አምባሰል), anči hoye (አንቺ ሆዬ), bati (ባቲ) and təәzəәta (ትዝታ). Ces modes sont en général présentés comme fondés sur des intervalles tempérés ou quasi tempérés (secondes et tierces majeures et mineures). Publications savantes comme vulgarisatrices le présentent comme une norme bien établie, reconnue et fiable. Même les azmaris (les ménestrels ambulants des hauts-plateaux amhara et chrétiens) de la capitale le présentent aujourd’hui comme le fondement de leur pratique musicale traditionnelle – alors que ceux de la campagne profonde ne les connaissent pas. Cette étude réexamine en détail les échelles de la musique non liturgique des Amhara et questionne radicalement l’historicité des qəәñəәt et leur pertinence musicologique. Un important corpus d’enregistrements datant de 1939 a été analysé et confronté à des sources écrites. Une méthode de contrôle a été élaborée afin de vérifier des résultats incohérents du fait de l’altération de certains enregistrements. Une comparaison avec les intervalles mesurés dans des chants enregistrés en 1976 (par Cynthia Tse Kimberlin) et 2005 (par Stéphanie Weisser) a également été effectuée, permettant ainsi de couvrir une période de 70 ans.