1991
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Pierre Fruit, « Des logements locatifs dans l'espace rural. L'exemple de la Haute-Normandie », Études Normandes, ID : 10.3406/etnor.1991.1969
Depuis une vingtaine d'années, beaucoup de logements neufs ont été construits dans les campagnes françaises, notamment à proximité des villes, mais il s'agit principalement de maisons individuelles en propriété. Pourtant, tout laisse supposer qu'il existe une forte demande de logements locatifs actuellement non satisfaite. En Haute-Normandie, afin de vérifier cette hypothèse, une étude a été menée par les collectivités territoriales, en collaboration avec le Département de Géographie de l'Université. Huit cantons ont été choisis dans des types d'espaces ruraux très différents, depuis les espaces ruraux péri-urbains, jusqu'aux campagnes "profondes" encore fortement agricoles. Il s'avère bien que l'offre est faible en quantité et médiocre en qualité, face à une demande importante, de plus en plus exigeante en matière de confort. Elle émane principalement de jeunes ménages de condition sociale modeste ou de personnes âgées à la retraite, mais aussi de cadres, de fonctionnaires et enseignants dont le lieu de travail est sujet à de fréquents changements et qui sont prêts à accepter des loyers élevés. Cependant, le déséquilibre entre l'offre et la demande est tel, qu'il entraîne des loyers chers, même pour des logements de confort médiocre. Il serait possible d'élargir l'offre en mobilisant une partie des logements vacants et en transformant des bâtiments désaffectés, mais cela ne suffirait pas. Il serait indispensable de construire des logements locatifs neufs de bonne qualité à loyer modéré en faisant appel aux promoteurs habituels du logement social, mais aussi aux promoteurs privés. Cette dernière solution s'avérerait certainement la plus difficile à mettre en oeuvre. A vrai dire, les politiques choisies doivent s'adapter à la diversité des espaces ruraux.