2014
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Myriam Olah, « « La toison d’or » (Τὸ χρυσόμαλλο δέρας) de Yannis Ritsos, une (r)écriture grecque moderne », GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, ID : 10.3406/gaia.2014.1632
La «vieille histoire » de la toison d’or est composée de «reconfigurations » successives de genres. Issu du recueil Pierres Répétitions Barreaux (Πέτρες Ἐπαναλήψεις Κιγκλίδωμα), le court poème de Yannis Ritsos, «La toison d’or » (Τὸ χρυσόμαλλο δέρας), écrit le 5 mai 1968, après le coup d’État des colonels, est une (r) écriture grecque moderne des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes. Par la matérialisation des vivants et une réduction de l’intrigue, l’auteur insiste sur la vanité d’un objet associé au pouvoir. Le poème, détournant le mythe antique, se concentre particulièrement sur la chose. La quête y devient synonyme d’ «épreuve » et «prétexte » pour évoquer l’expérience douloureuse que Yannis Ritsos a partagée avec ses compagnons poètes engagés contre la dictature. Le pelage y apparaît comme une allégorie de la poésie : source de tribulations, la toison d’or est aussi une «preuve » , un témoignage, dans le double sens du mot μαρτύριο qui clôt le texte grec moderne.