Essai d'approche socio-géographique du problème des logements anciens en milieu urbain : « rénovation » et « réhabilitation » au Havre

Résumé En Fr

A socio-geographic attempt to solve the problem of old urban housing : urban renew al in Le Havre. Old housing has already been a main problem in many cities for a long time, since it is often in bad repair. As cities are offered new administrative and financial means, along with the «protection of old centres» and « anti-insanitary housing » policies, the local communities and the different administrations can to-day make an attempt to fill up the big gaps widened during the last decades in that field. These homes are often grouped in blocks rather well-defined and characterized by peculiar people and a certain way of life (to-day they are generally popular blocks); moreover they constitute a factor of internal diversification of the towns and an important element of the spatial organization of urban structures. The author presents here the results of a study made on these homes when he was helping the Agence d'Urbanisme du Havre (S.E.R.H.), peculiarly the original method he invented while surveying the city of Le Havre. By analysing for every block some selected data, the author could not only count and locate block by block but also characterize with indexes and specific graphic cross-checkings the houses and flots needing repair works and the concerned people. Moreover the classification by repair types and the definition of homogeneous repair sectors can give an accurate basis to make and put in figures housing renewal programs. The global results for the city of Le Havre are finally heavy enough in spite of the after-war important reconstruction. From a total number of 68,000 homes, almost 22,000 — three fourths of which are in the lower town and often next the downtown rebuilt blocks — seem needing repair works : more than 15,000 homes will have to be rebuilt sooner or later, 2,700 of which according to insanitary-proceedings.

Les logements anciens constituent depuis déjà longtemps pour bien des villes un problème majeur car souvent des conditions d'habitat défectueuses leur sont liées. De nouvelles possibilités administratives et financières étant maintenant offertes, parallèlement à la politique de « sauvegarde des centres anciens » et de « lutte contre l'habitat insalubre », les collectivités locales et les divers organismes administratifs et techniques spécialisés peuvent aujourd'hui tenter de rattraper une partie de l'important retard accumulé au cours des dernières décennies en ce domaine. Souvent regroupés en quartiers ou ensembles assez bien délimités et caractérisés par une population et une vie urbaine particulières (ce sont généralement aujourd'hui des quartiers populaires), ces logements anciens constituent en outre un facteur de diversification interne de la ville et un élément important de l'organisation spatiale des structures urbaines. L'auteur présente ici les résultats d'une recherche effectuée sur ces logements dans le cadre de sa collaboration aux études de l'Agence d'Urbanisme du Havre (S.E.R.H.), en particulier le processus méthodologique original mis au point en même temps que le bilan auquel il a pu aboutir concernant la ville du Havre. Par l'analyse, à l'échelle de l'îlot, de données statistiques choisies, l'auteur a pu non seulement dénombrer et localiser îlot par îlot mais également caractériser au moyen d'indices et croisements graphiques spécifiques les immeubles et logements nécessitant une intervention d'urbanisme, ainsi que les populations concernées. Le classement par type d'intervention et la définition des secteurs d'intervention homogènes sont de plus susceptibles de fournir une base solide pour l'élaboration et la quantification des programmes opérationnels d'amélioration de l'habitat. Le bilan global ainsi obtenu pour la ville du Havre est finalement assez lourd malgré l'importance de l'œuvre de reconstruction après 1945. Sur un parc total de 68 000 logements, près de 22 000 — dont les 3/4 en ville basse et souvent à proximité immédiate des zones reconstruites du Centre-Ville — apparaissent nécessiter une intervention : plus de 15 000 logements devront être remplacés à court ou moyen terme dont près de 2 700 selon des procédures d'insalubrité.