1974
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Daniel Lefèvre, « La situation économique de la Réunion au début du VIe Plan », Annales de géographie, ID : 10.3406/geo.1974.18940
L'ile de la Réunion, située à 13 000 km de la France continentale, offre un exemple original d'évolution de pays sous-développé puisque la départementalisation décidée en 1946 a pour objectif de substituer à la civilisation traditionnelle de plantation (reposant sur la canne à sucre) une société développée de type européen. Faute de larges possibilités d'industrialisation, la croissance est assurée par la mise en place d'un important secteur d'activités tertiaires et par une aide financière massive de la métropole. Au bout de vingt-six ans le bilan est loin d'être négatif puisque l'île bénéficie d'un équipement de plus en plus satisfaisant et que le développement économique s'accompagne d'une augmentation lente mais réelle du niveau de vie. Pourtant les préoccupations semblent l'emporter sur les raisons de satisfaction car de nombreux et importants problèmes n'ont pas été résolus : démographie galopante (malgré la politique de limitation des naissances et la migration vers la métropole), problèmes agricoles (structures foncières archaïques, insuffisant développement des cultures vivrières...), faiblesse de l'industrie locale, de la pêche et du tourisme. Au total, l'économie fonctionne trop grâce aux transferts publics de fonds à partir de la métropole. Des réformes de structure sont nécessaires pour stimuler des activités réellement productrices et la participation des hommes à l'œuvre de développement doit être plus intense. Par là passe la réussite de la décolonisation.