1992
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Solange Montagne-Villette, « Mobilité et clandestinité dans l'espace communautaire », Annales de géographie, ID : 10.3406/geo.1992.21078
La libre circulation des hommes et des biens dans l'espace communautaire favorise de nouvelles formes de travail clandestin qui renforcent la géographie des inégalités, déjà notable, du moins dans certaines zones. Il apparaît d'abord qu'en jouant, au sein de la C.E.E., sur des inégalités de niveau de vie et sur la disparité des législations sociales, certaines entreprises parviennent à des formes très souples de gestion de la main-d'œuvre fort proches du travail clandestin : trafic de main-d'œuvre, délocalisation du travail illégal... A titre d'exemple, de nombreuses entreprises françaises du bâtiment sous-traitent leur activité à des entreprises portugaises qui emploient temporairement sur le sol français des ouvriers portugais ne bénéficiant pas de la protection sociale à laquelle ils ont droit. En second lieu, la vaste zone de libre échange et de richesse que constitue la C.E.E. attire tous ceux (habitants de l'Europe de l'Est ou du Tiers Monde) des pays pauvres qui espèrent y trouver de meilleures conditions de vie. Les facilités de circulation à l'intérieur de l'Europe des 12 et l'inharmonisation des législations des différentes États favorisent la pénétration des migrants clandestins et par conséquent le travail illégal en dépit des progrès que constituent en la matière les accords de Schwengen.