Questions de géomorphologie dans l'ouest du Kunlun et du Tibet

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1992

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Monique Fort et al., « Questions de géomorphologie dans l'ouest du Kunlun et du Tibet », Annales de géographie (documents), ID : 10.3406/geo.1992.21100


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Résumé En Fr

The main results obtained during the 1989 Sino-French traverse accross West Tibet are presented here and put in perspective with the pluridisciplinary research carried out on the Tibetan Plateau and on its surrouding mountain belts for the last twenty years. Major relief patterns are a result of the Eocene India-Asia collision, the consequences of which influenced the whole continent of Asia : doubling of the lithospheric crust and formation of the Plateau (mean present altitude ~ 5 000 m), continental subductions and creation of the still rising Kunlun and Himalayan ranges. On the Plateau, the neotectonic activity (strike-slip and normal faults), although spacially confined, is responsible for the disruption of the plateau and for the disorganisation of the drainage (widespread endoreism, lacustrine basins). Presently, extreme desertic and continental conditions are prevailing : P < 100 mm/a ; M.A.T < 0 °C ; paucity of runoff ; aeolian and periglacial landforms. Yet, most of the landforms are inherited : Late-Tertiary planation surfaces, Quaternary glacial remnants limited to areas recently uplifted (no fact supporting the Tibetan icesheet hypothesis), Late Quaternary and Holocene more humid periods (fluvial outwash and lacustrine filings). Our observations, compared to other geological data (sedimentary budgets, batholiths unroofing rates, opening of south Tibet grabens) and to palaeoclimatic changes (onset of the monsoon circulation and of lœss deposition, 2.5 My ago), reinforce the idea that, in Early Quaternary, Tibet had probably already reached an average altitude of about 4 000 m.

A partir d'une traversée effectuée en 1989 dans l'Ouest du Tibet, nous présentons nos principaux résultats, en les plaçant dans la perspective des recherches pluridisciplinaires réalisées au cours de ces vingt dernières années sur l'ensemble du Tibet et de sa ceinture montagneuse. L'organisation majeure des reliefs actuels résulte de la collision Inde-Asie (Eocène) et de ses conséquences à l'échelle continentale : apparition d'un haut plateau par épaississement de la croûte lithosphérique (altitude actuelle moyenne ~ 5 000 m), formation de chaînes de subduction continentale dont la surrection n'est pas achevée (Himalaya, Kunlun). Sur le Plateau, l'activité néotectonique (décrochements, failles normales), bien que localisée, est à l'origine du cloisonnement des reliefs et de la désorganisation du réseau hydrographique (endoréisme généralisé ; cuvettes lacustres). Les conditions actuelles, désertiques et continentales, sont extrêmes: P < 100 mm/an ; T.M.A. < 0 °C ; indigence des écoulements ; modelés éoliens et périglaciaires. La morphologie du Tibet est surtout héritée : vastes topographies d'aplanissement fini-tertiaires, traces d'englacements quaternaires limitées aux secteurs récemment soulevés (pas de preuve de l'existence d'un inlandsis tibétain), témoins de périodes plus humides (épandages fluviatiles, remplissages lacustres) de la fin du Quaternaire et de l'Holocène. Nos observations, confrontées aux autres données géologiques (bilans sédimentaires, vitesse de dénudation des batholites, ouverture des grabens du sud-Tibet) et paléoclimatiques (initiation de la circulation de mousson et des dépôts de lœss en Chine, il y a 2.5 M.A.), confortent l'idée que le Tibet avait, à l'aube du Quaternaire, sans doute déjà acquis une altitude moyenne proche de 4 000 m.

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