1976
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André de Cailleux et al., « Les kerkoubs, concrétions calcareuses du sud-algérien », Géologie Méditerranéenne, ID : 10.3406/geolm.1976.981
Dans les grès surtout siliceux et un peu poreux du Continental intercalaire (Crétacé inférieur) du Sahara (Laghouat, In Aménas, Timimoun, Adrar) les Kerkoubs sont des concrétions de 1 à 150 mm et plus, indurées, plus ou moins sphériques, donc à croissance plus ou moins isotrope, parfois coalescentes, dues à une cimentation carbonatée. Formés au Crétacé inférieur ou plus "récemment ? Par voie purement physico-chimique, ou avec intervention de microorganismes (bactéries chlorophylliennes ou autres ... etc.) ? A Laghouat, au Rocher des Pigeons, les Kerkoubs, loin d'être uniformément répartis, sont localisés dans certains bancs des grès, souvent en essaims (photo 1) d'une même famille de formes, essaims à limite parfois très tranchée (photo 14). Sur la surface d'un gros Kerkoub, existent quelquefois, sous forme de verrues hémisphériques identiques à ce que donnerait un bourgeonnement (photo 10), des Kerkoubs moyens (4 à 5 mm) et sur la surface de ceux-ci et aussi du gros, des Kerkoubs en tête d'épingle (1 mm). Quelquefois aussi il y a eu deux actes de concrétionnement, emboîtés (photo 13), de petits Kerkoubs sphériques très durs étant eux-mêmes englobés dans un agrégat lui aussi plus ou moins sphérique, mais moins fortement induré. Le vent érodant le grès encaissant, mal cimenté, plus vite que les Kerkoubs, ceux-ci sont mis en relief (photo 5) et finalement se détachent. En place, la partie en relief d'un Kerkoub est plus dure, mieux cimentée que la partie encore engagée dans le grès ; elle est souvent teintée de rouille. Dans la falaise de grès, au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la surface actuelle et qu'on observe la roche à l'intérieur, la distinction entre le Kerkoub et l'encaissant devient à l'oeil nu de moins en moins nette et au bout de quelques centimètres ou décimètres, elle disparaît. Tout ceci inclinerait à penser que le concrétionnement est récent, ou même s'il a débuté au Crétacé, qu'il s'est poursuivi encore récemment. Quelquefois des Kerkoubs sont entourés chacun d'un anneau circulaire ferruginisé (photo 6) qui évoque soit des anneaux de diffusion de Liesegang, soit un dépôt bactérien. Parfois un seul et même banc renferme par places quelques Kerkoubs et ailleurs des tubulures (photos 16 et 17) d'origine évidemment biologique. L'apport de calcaire, ciment des Kerkoubs, exige bien entendu une certaine circulation d'eau, mais sous climat chaud et aride ou plutôt semi-aride.