1982
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Annie Cornée, « Bactéries des saumures et des sédiments des marais salants de Salin-de-Giraud (Sud de la France) », Géologie Méditerranéenne, ID : 10.3406/geolm.1982.1216
Une étude microbiologique a été entreprise sur les saumures libres et interstitielles et sur les sédiments dans le marais salant de Salin-de-Giraud afin d'estimer l'importance des populations bactériennes et les répercussions que leur activité peut avoir sur les processus sédimentologiques et diagénétiques dans un milieu qui semble à placer parmi les systèmes actuels les plus productifs en matière organique. Dans les saumures libres, les bactéries hétérotrophes aérobies sont plus abondantes que dans l'eau de mer. On a noté une ten¬ dance à l'augmentation du nombre de bactéries avec les salinités croissantes. Au-delà de 250-300 g/1, les bactéries hétérotrophes halophiles sont remplacées par les hyperhalophiies qui présentent alors un développement considérable (106 à 107 germes/ml), ce qui correspond à une biomasse très importante. Dans les saumures interstitielles, les valeurs obtenues sont intermédiaires entre celles des saumures libres et celles trouvées dans les sédiments associés. Dans les tapis algaires (correspondant à des saumures dont la salinité est comprise entre 55 et 150 g/1), les différents groupes de bactéries sont abondants, en particulier dans la couche supérieure vivante de ces tapis. A partir de la précipitation du gypse (saumures à plus de 150 g/1), on note en général, dans les sédiments, une diminution des quantités de bactéries, probablement liée à l'abaissement de la production algale et donc de la matière organique disponible pour les bactéries. Sous les croûtes de gypse néanmoins, les bactéries restent abondantes précisément au niveau des couches organiques verte et rose à la base des cristaux. Du point de vue sédimentologique, les bactéries sulfato-réductrices sont intéressantes et leur liaison avec la destruction très rapide du gypse (quelques cm à 20 cm) paraît établie, suggérant un rôle de ces microorganismes dans ce phénomène. Ces résultats de culture ont été confirmés et complétés par des observations au M.E.B. qui ont permis de préciser la localisation et les rapports entre les bactéries et les différents éléments organiques et non organiques des sédiments.