Les Diatomées des saumures des marais salants de Salin-de-Giraud (Sud de la France)

Résumé En Fr

In this study of Diatoms, brines of the salt works have been examined from sea water at Beauduc pumps to the ultime brines (400 g/1 after halite deposition). Filtrations on millipore filters (or Sartorius membranes) have been used to take stock of Diatoms. 37 taxa have been identified which are illustrated by SEM pictures and for which ecological data from literature are recalled. From an ecological point of view, the following conclusions can be summarized. 1. Diatoms can thrive up to a salinity of 130 g/1. 2. Marine species found in the sea at the entrance of the salt works disappear as soon as oversalinity increases and do not adjust themselves. 3. There are only Pennales which are epiphytic or benthic forms,' may be because of the shallowness of the pans and the drying of some of them in winter. 4. Most of the Diatoms found in the brines are holoeuryhaline species which can bear salinities over as well as under normal marine salinity. It is worthy to point out that some of these Diatoms are known in Messinian pre-or intra-evaporitic laminites. 5. Diversity is low for the whole salt works and this diversity decreases when salinity increases. There is a tendency for the species to replace each other as the salinity increases and three associations can be mentioned : Cocconeis bardawilensis association (up to 60 g/1) ; Amphora coffeaeformis association (up to 90 g/1) ; Nitzschia sigma association (up to 130 g/1). From a sedimentological point of view, the data show that the Diatoms play an important role in the cycle of silica both in brines and interstitial waters.

Dans cette étude des Diatomées, les saumures des marais salants ont été examinées depuis l'eau de mer aux pompes de Beau-duc jusqu'aux saumures ultimes (400 g/1), après les tables salantes. A partir de filtrations sur filtres millipores (ou membranes Sartorius) un inventaire des Diatomées a été réalisé. 37 taxons ont été identifiés qui sont illustrés au MEB et pour lesquels les données écologiques tirées de la littérature sont rappelées. Du point de vue écologique, on peut tirer les conclusions suivantes : 1. Il existe des Diatomées vivantes jusqu'à une salinité de 130 g/1. 2. Les espèces marines recensées à l'entrée du salin disparaissent dès le tout début de la salure et ne s'adaptent donc pas. 3. Les associations du salin ne comportent que des Pennales, épiphytes ou benthiques, peut-être en raison de la faible profondeur des clos et des assèchements hivernaux. 4. La plupart des Diatomées recensées dans les saumures sont des espèces holoeuryhalines qui peuvent supporter tout aussi bien une eau de salinité inférieure ou supérieure à celle de l'eau de mer normale. L'attention est attirée sur le fait que certaines de ces Diatomées sont connues fossiles dans des laminites pré-ou intra-évaporitiques messiniennes. 5. La diversité est faible pour 1'ensemble de la saline et cette diversité décroît en fonction de l'augmentation de salinité. -Différentes espèces semblent prendre le relais les unes des autres puisque trois associations se succèdent : une association à Cocconeis bardawilensis (jusqu'à 60 g/1 env.) ; puis une association à Amphora coffeaefor-mis (jusqu'à 90 g/1) ; enfin une association à Nitzschia sigma qui persiste jusqu'à la limite supérieure de salinité tolérée (130 g/1). Du point de vue sédimentologique, les résultats montrent que les Diatomées de ces milieux ne se conservent pas dans les sédiments. Par contre, du fait de leur dissolution, elles jouent un rôle important dans le cycle de la silice des saumures et des eaux interstitielles.