2006
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Bernard Colombat, « Les références aux anciens et aux modernes chez les grammairiens latins du 16e siècle (Linacre, Scaliger, Ramus, Sanctius) », Histoire Épistémologie Langage, ID : 10.3406/hel.2006.2865
RÉSUMÉ: Cet article a pour objet d’étudier quelle place quatre grammairiens du 16e s. accordent à leurs prédécesseurs, qu’ils soient antiques, médiévaux ou humanistes. Linacre n’inscrit pas d’emblée son De emendata (1524) dans un contexte historique, mais n’hésite pas à citer auteurs antiques et contemporains pour approuver ou discuter leurs textes. Scaliger (De causis, 1540) condamne constamment la tradition antérieure (cf. les 632 erreurs répertoriées dans l’Index errorum), mais en masquant le plus souvent l’identité des personnes derrière des formules générales. En plusieurs endroits des Scholae grammaticae (1569), Ramus dresse un tableau critique d’une genèse des parties du discours, en montrant son incohérence grandissante. Dans sa Minerva (1587), Sanctius revient de façon encore plus critique sur cette genèse, tentant de retrouver dans le Sophiste de Platon un classement des mots en cinq catégories principales et attaquant systématiquement L. Valla. Même si l’on retrouve parfois chez ces quatre grammairiens le souci d’établir une chronologie, leur entreprise relève moins de l’histoire proprement dite que de la doxographie, chacun d’entre eux convoquant ses prédécesseurs comme des contradicteurs avec qui il doit engager une disputatio.