1989
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Daniela Müller, « Les Béguines », Heresis : revue d'hérésiologie médiévale (documents), ID : 10.3406/heres.1989.1114
On a désigné comme «béguines » très souvent, des femmes qui n’ont pas voulu accepter les rôles traditionnels pour les femmes au Moyen Age et qui ne voulaient vivre ni comme des épouses ni comme des moniales, mais indépendantes. Bien sûr, le mouvement des béguines est toujours à considérer dans le grand contexte du revirement religieux qui concerne aussi les femmes aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles et bien sûr, beaucoup de motivations diverses s’y ajoutent. Mais ce qui était le plus déterminant dans leur choix, c’était le dégoût du «saeculum». Chez quelques-unes d’elles, on peut reconnaître des idées originales et féminines qui avaient pour but la transformation d’une Église caractérisée par une théologie masculine. Marguerite Porête, Guglielma de Milan, Prous Boneta avaient eu certainement des points de départ théologiques différents, mais toutes les trois voulaient — soit directement, soit indirectement — changer le visage de l’Église et de la société par leurs convictions de foi, et devaient le payer toutes les trois de leurs vies.