1995
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Claude Beaud, « Les Schneider marchands de canons (1870-1914) », Histoire, économie & société, ID : 10.3406/hes.1995.1763
C'est la défaite française de 1870 qui a orienté Eugène Schneider, sur demande du Président Thiers, vers les fabrications militaires. Cette étude montre comment, en moins de 20 ans, Le Creusot rivalise avec Krupp, par la mise au point d'excellents aciers à canons et blindages, la création d'équipements d'une puissance exceptionnelle, comme le marteau-pilon de 100 tonnes, enfin l'élaboration d'un système d'artillerie très efficace. Aux ateliers d'artillerie du Creusot s'ajoutent ceux de Normandie, les chantiers navals de Chalon-sur- Saône et ceux de Gironde. D'où, à la veille de la Première Guerre mondiale, la formation d'un complexe militaro-industriel, qui s'étend vers Paris. A cet ensemble français s'ajoute le réseau organisé par Schneider en Russie autour des usines Poutilov. Le développement d'un réseau commercial mondial, et l'efficacité des canons Schneider lors des guerres balkaniques leur permet d'acquérir une réputation presque supérieure à celle de Krupp. A partir de 1915, la firme Schneider a pu réorienter ses fabrications vers l'effort de guerre français et jouer ainsi un rôle décisif dans la défense puis la victoire finale.