1999
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Kostas Kostis, « Les ambiguïtés de la modernisation : la fondation de la Banque de Grèce (1927-1928) », Histoire, économie & société, ID : 10.3406/hes.1999.2059
La mise en place d'un ordre monétaire européen restauré autour du GES à la suite de la conférence de Gênes en 1922 impliqua plus qu'une simple coopération entre instituts d'émission; elle impliquait une véritable normalisation des pratiques des banques centrales que la Banque d'Angleterre, le comité financier de la SDN cherchèrent à diffuser. Ils n'hésitèrent pas, à cette fin, à imposer leurs normes aux pays financièrement aux abois et dont la monnaie avait besoin d'être stabilisée. L'exemple de la Grèce, qui est ici développé montre l'ampleur des résistances qu'une telle politique provoqua. Les autorités politiques et financières grecques, à la tête desquelles la Banque Nationale de grèce, institut d'émission jusqu'en 1928, réussirent à faire admettre aux partenaires internationaux dont ils dépendaient une réforme apparente du système en vigueur dans laquelle cet établissement conserva l'essentiel de ses liens privilégiés avec les caisses et organismes publics et continua à jouer le rôle de prêteur en dernier ressort de la plupart des banques commerciales du pays. La nouvelle Banque de Grèce, quant à elle, se contenta du rôle d'intermédiaire avec le marché des changes sans pouvoir exercer de fait les principales fonctions d'une banque centrale.