2003
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Laurent Cesari, « Une alternative à la planification : la libéralisation des échanges extérieurs de Franklin Roosevelt à Eisenhower », Histoire, économie & société, ID : 10.3406/hes.2003.2282
Entamée sous F. Roosevelt, la conversion des États-Unis à la libéralisation des échanges extérieurs se confirme sous Truman et Eisenhower, à une époque où l'économie américaine n'a pas de rival dans le reste du monde. L'article montre que cette ouverture visait à accroître les exportations américaines, et la replace dans le contexte politique d'ensemble: dès 1934, Roosevelt a vu dans l'augmentation des exportations un moyen alternatif de retrouver le plein emploi, en lieu et place d'une planification économique qui aurait risqué de le couper des milieux d'affaires. L'existence au Congrès, à partir de 1936, d'une coalition de fait entre Républicains et Démocrates conservateurs, a renforcé cette orientation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt a poursuivi son programme libre-échangiste avec acharnement. Truman et Eisenhower lui ont apporté des tempéraments de 1945 à 1960, à cause du manque de dollars de l'Europe occidentale, de la nécessité de consentir des concessions à leurs alliés dans la guerre froide, et de la persistance au Congrès d'une minorité protectionniste disposant d'une capacité de blocage. Mais ces adoucissements, subis plus que voulus, étaient conçus comme de simples adaptations temporaires.