1995
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Monica Martinat, « Le marché des céréales à Rome au XVIIe siècle », Histoire & Mesure, ID : 10.3406/hism.1995.1559
Les autorités pontificales abordent le problème des subsistances de la capitale dès le XVIe siècle. Elles mettent en place un système, original et sophistiqué, de normes, règlements, pratiques et institutions que l'on connaît sous le nom de Annona. Destiné tout d'abord à mettre la population urbaine à l'abri de la pénurie et de la cherté des blés, en assurant un ravitaillement constant à des prix modérés, ce système représente une tentative complexe pour gérer le problème des subsistances selon des principes moraux élaborés par une longue tradition de pensée. Ce projet se révèle concrètement dans l'organisation donnée au réseau urbain de commercialisation des céréales, visant à réaliser les conditions d'une gestion morale des échanges. Ainsi, l'analyse de la forme et du fonctionnement du marché urbain permet de saisir la logique et les caractéristiques profondes de Г« économie morale » pontificale et, par là, de mesurer la distance entre ce type de marché annonaire et le marché théorisé par les économistes.