Une approche subversive : la dimension érotique dans la peinture du XVIIIe siècle

Fiche du document

Date

2010

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.



Citer ce document

Mary D. Sheriff et al., « Une approche subversive : la dimension érotique dans la peinture du XVIIIe siècle », Histoire de l'art, ID : 10.3406/hista.2010.3309


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

A Subversive Embrace : Interpreting the Erotic in Eighteenth-Century Painting. Focused on 18th century erotic art, this essay demonstrates a strategic practice of interpretation that takes into account both the history of viewing practices and the semiotics of painting. On the one hand, contemporaneous accounts of eighteenth-century art demonstrate that viewers responded differently to the same work and interpreted the same image in divergent ways. On the other hand, painting as a semiotic practice is multivalent and open to interpretation : as Nelson Goodman hasshown, painting is both semantically and syntactically dense. Drawing on these insights, I argue for a method of interpretation that works with and against two commonly held notions : the eighteenth-century idea that erotic paintings were dangerous, and even potentially lethal for women ; and the current critique that views them as enforcing repressive cultural norms on women viewers, urging women to make themselves into passive objects rather than active subjects. In different ways, each of these beliefs holds erotic works as dangerous for women viewers. I demonstrate another way of reading 18th century erotic painting through the case study of Bernard d’Agesci’s sensual and suggestive A Lady Reading ‘Les Lettres d’Héloïse’, a work that has been subjected to a reductive analysis of its erotic charge. In reconsidering this work, I also focus on women as viewers. I advocate a subversive interpretative practice that restores to women viewers the pleasures of erotic art, and reaffirms their position as active subjects of knowledge and makers of meaning. In working against reductive analyses, I propose to challenge both past and current understandings of these works and to suggest how new meanings can emerge in and for the future.

Consacré à l’art érotique du XVIIIe siècle, cet article met en œuvre une pratique stratégique de l’interprétation qui prend en compte l’histoire du regard et la sémiotique de la peinture. D’une part, les récits de l’époque prouvent que les regardeurs réagissaient diversement à la même œuvre et interprétaient de différentes façons la même image. D’autre part, la peinture en tant que pratique sémiotique est polyvalente et ouverte à l’interprétation : comme Nelson Goodman l’a montré, la peinture recèle en effet une complexité sémantique et synthétique remarquable. Me fondant sur ces considérations, je revendique une méthode d’interprétation qui fonctionne à la fois avec et contre deux notions communément admises : l’idée du XVIIIe siècle selon laquelle les peintures érotiques sont dangereuses et même potentiellement fatales pour les femmes ; et la critique actuelle qui les voit comme des normes culturelles répressives agissant sur les femmes spectatrices, les précipitant dans des rôles d’objets passifs plutôt que dans ceux de sujets actifs. De manières différentes, chacune de ces croyances perpétue l’idée que ces œuvres érotiques sont dangereuses pour les femmes qui les regardent. Grâce à l’étude circonstanciée de La jeune fille lisant ‘Les Lettres d’Héloïse’, tableau sensuel et suggestif de Bernard d’Agesci dont la portée érotique a été jusqu’alors minimisée, j ’apporte la preuve qu’il est possible d’appréhender différemment la peinture érotique du XVIIIe siècle. En reconsidérant cette œuvre, je me concentre également sur les femmes en tant que spectatrices. Je défends une approche interprétative subversive qui rend à ces femmes les plaisirs liés à la contemplation de l’art érotique, et je réaffirme leur place en tant que sujets participant de la fabrique des savoirs et des significations. En travaillant à l’encontre des analyses réductrices, je me propose donc de mettre à l’épreuve les compréhensions passées et présentes de fart érotique et d’envisager comment de nouvelles significations peuvent émerger pour et à l’avenir.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en