2010
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Julien Faure-Conorton, « Le nu d’atelier dans l’œuvre photographique de Robert Demachy (1859-1936) », Histoire de l'art, ID : 10.3406/hista.2010.3316
S’inspirant de pratiques héritées des beaux-arts, Robert Demachy travaillait dans un atelier de peintre où il faisait notamment poser des modèles nus. L’un d’eux, citation directe de Phryné devant l’Aréopage, est un hommage posthume à Jean-Léon Gérôme, le photographe et le peintre s’étant côtoyés durant de nombreuses années. Au delà de son intérêt intrinsèque, cette citation révèle, chez Demachy, un rapport particulier à la nudité. L’érotisme inhérent à l’exhibition du corps nu est méthodiquement tempéré par la pudeur de différents choix esthétiques (pose, accessoires, technique de tirage) qui, en définitive, ont pour effet de magnifier la sensualité de ces corps dénudés. Cette appréhension du nu est liée au statut ambigu occupé par ce genre, apprécié mais craint, au sein de la photographie artistique. Sa diffusion fut, à l’époque, relativement faible notamment chez Demachy qui fut pourtant l’un des pictorialistes les plus actifs.