2013
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Émilien Bruneau, « L’ere ibeji et le culte des jumeaux chez les Yoruba », Histoire de l'art, ID : 10.3406/hista.2013.3477
Si le culte des jumeaux n’a pas toujours existé en terre Yoruba, il est le fruit d’une lente évolution des mœurs. Légitimé par le pouvoir politique et religieux entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, il se fonde autour de la question de la dualité, nécessaire à la compréhension de ce phénomène de gémellité pour ces populations animistes. De leur naissance à l’élaboration de leur statuette, les jumeaux régentent la vie de leurs parents. Ils sont alors célébrés pour la fertilité apportée à leur mère lors de petits rituels quotidiens. C’est à leur mort qu’une statuette est réalisée à leur effigie par un sculpteur. Ces traditions se sont perpétuées outre-Atlantique, et notamment à Bahia au Brésil, où la traite négrière a été particulièrement vivace. Un fort syncrétisme se met en place entre les croyances africaines et la religion chrétienne importée par les Portugais. Ces petits objets ont suscité la curiosité des collectionneurs. Ils apparaissent ainsi très tôt dans les collections d’amateurs d’arts africains.